J’ai commencé par aimer New York parce que j’y étais seul. Pour la première fois de ma vie, je pouvais aller où je voulais, me faire passer pour quelqu’un d’autre, m’habiller autrement, mentir à des inconnus, dormir le jour, traîner la nuit. New York donne aux adolescents du monde entier l’envie de désobéir comme Holden Caulfield : ne pas rentrer chez soi est une forme d’utopie. Quand on vous demande votre prénom, décliner une fausse identité. Raconter une autre vie que la sienne, c’est le minimum pour devenir romancier