Lorsqu'il publie « Les Paradis artificiels », Baudelaire défraie la chronique et est jugé extravagant et immoral. Et pourtant, il s'agit moins d'une apologie de la drogue que d'une exploration de sa prise, de ses effets, et de la retranscription des expériences poétiques de Baudelaire, qui, comme Théophile Gautier, s'essayaient à ce qui deviendra plus tard avec les surréalistes l'écriture automatique.
La première partie offre ses sensations à laquelle il mêle poésie et observation. La seconde offre la traduction des « Confessions d’un mangeur d’opium », de Thomas De Quincey, où Baudelaire fond ses ressentis personnels avec ses opinions sur l'opium.
À la fois une traduction, un essai, un conte, et poème, Baudelaire édifie là un chef-d'œuvre incontesté de la littérature française, et un ouvrage fondamental sur la nature de sa poésie. Il affirme ainsi sa position de précurseur de la littérature moderne, et offre une clef de lecture indispensable à sa poésie toute entière.
Charles Baudelaire (1821–1867) est un écrivain français et est considéré comme l'un des poètes francophones les plus importants de la littérature classique. Il fut un pionnier de la poésie moderne en Europe. Déjà adolescent, il tournait dans Paris, aussi bohème que poète. Son recueil de poèmes « Les Fleurs du Mal » l'a rendu célèbre dans le monde entier. Il a été condamné pour le contenu immoral et obscène de certains de ses poèmes ; mais il fut le précurseur des mouvements surréalistes, et constitue aujourd’hui un exemple de liberté et d’ouverture. Il aura aussi traduit bon nombre des nouvelles d'Edgar Allan Poe.